Étude du MIT : 95 % des projets IA échouent — comment réussir ?
- GRGT
- 28 août
- 3 min de lecture
Malgré des investissements colossaux, 95 % des pilotes d’IA générative échouent faute de stratégie claire et d’intégration métier. Seuls 5 % génèrent une croissance rapide, souvent grâce à des partenariats ciblés et des cas d’usage précis. Et si la réussite ne dépendait pas du modèle, mais de la façon dont on l’adapte à l’entreprise ?

Contexte et réalité belge/européenne
En Europe comme en Belgique, l’IA d’entreprise suscite de fortes attentes — aidée par des soutiens publics, des financements européens et des initiatives locales. Pourtant, le rapport The GenAI Divide: State of AI in Business 2025 de la MIT NANDA initiative révèle que 95 % des pilotes IA générative ne dépassent jamais le stade expérimental, n’ayant aucun impact mesurable sur le chiffre d’affaires ou les marges. Avant de miser sur le « tout IA », les dirigeants doivent recentrer leur approche sur l’intégration métier.
Démarche pratique pour éviter l’échec
La réussite ne repose pas sur la puissance du modèle, mais sur la mise en œuvre adaptée. Le rapport met en avant un « learning gap » — un fossé entre l’outil IA et les processus existants en entreprise. Pour éviter cette zone de chutes :
Choisir une tâche précise : les startups qui réussissent (dirigées parfois par des jeunes de 19‑20 ans) se concentrent sur un problème métier réel. Exemple : génération de contenus publicitaires ou automatisation d’un processus.
Recourir à des fournisseurs spécialisés ou des partenariats externes : ces approches réussissent deux fois plus souvent (≈ 67 % de succès) que les développements internes (≈ 33 %).
Aligner l’IA sur les opérations internes : les gains les plus forts proviennent des fonctions de back‑office — automatisation des processus, réduction des coûts de sous-traitance ou d’agences.
Ces recommandations rendent l’IA accessible, pragmatique et orientée ROI.
Enjeux business, ROI et compétitivité
Le cœur du problème est structurel. On investit massivement dans l’IA, notamment via les générations de outils comme ChatGPT, mais plus de la moitié des budgets se concentrent sur la vente et le marketing, alors que le ROI est plus élevé en automatisant les processus internes. Automatiser un processus défaillant n’améliore rien — cela amplifie simplement la faille.
Dans de nombreux cas, les dirigeants externalisent trop, multiplient projets et initiatives sans clarifier les objectifs, favorisant un éparpillement contre-productif. Le rapport insiste sur la nécessité de redonner du pouvoir aux managers de terrain, habilités à choisir les outils qui collent à leur quotidien.
L’enjeu est clair : sans stratégie mesurable, alignée entre départements, l’IA devient coûteuse et inefficace. Pour rester compétitif, il faut viser des gains rapides et observables, éviter la dispersion et justifier chaque euro investi.
Perspective sectorielle
Certaines industries comme la finance ou la santé sont tentées de développer leurs solutions IA en interne, pour des raisons de compliance ou confidentialité. Mais le rapport montre que ces efforts échouent trois fois plus souvent que les partenariats externes. En revanche, les secteurs très réglementés pourraient bénéficier de offres spécialisées conformes — alliant sécurité et efficacité.
À l’horizon, les modèles IA pourraient devenir agentiques, c’est-à-dire autonomes sous supervision — mais cela nécessite déjà une base solide d’intégrations métier.
Le constat est sans appel : 95 % des pilotes IA échouent, non pas à cause des modèles, mais d’un manque de stratégie, d’intégration et d’adaptation métier. Seule une approche ciblée, mesurée, alignée aux besoins internes et portée par des managers informés permet de traverser le « GenAI Divide ». Le vrai changement ne viendra pas de technologies abstraites, mais de leur implantation pragmatique dans votre organisation. Alors, êtes-vous prêts à rejoindre les 5 % qui transforment l’essai ?

