Comment les entreprises belges affrontent-elles les défis humains et techniques pour générer un ROI avec l’IA ?

L’adoption de l’intelligence artificielle progresse fortement en Belgique : près de 98 % des entreprises rapportent des efforts d’intégration, et 24,7 % utilisent déjà des applications IA, plaçant le pays dans le top 3 européen. Pour transformer cet enthousiasme en ROI tangible, les organisations doivent surmonter les freins humains (compétences, leadership) et techniques (sécurité, infrastructures). Comment y parvenir concrètement ?

En Belgique, l’intégration de l’IA continue de s’accélérer. Selon une étude de Trends Tendances, 98 % des entreprises déclarent rencontrer des difficultés pour déployer l’IA à grande échelle, tandis que 66 % n’en sont qu’au stade initial ou intermédiaire. Par ailleurs, près d’un quart des entreprises belges – environ 24,7 % – utilisent déjà au moins une application d’IA, ce qui représente une progression de 80 % en un an et place la Belgique dans le top 3 européen.

Les principaux obstacles identifiés sont :

• manque de compétences internes : 72 % des répondants jugent ne pas disposer des savoir-faire nécessaires en IA.

• sécurité des données et infrastructures vieillissantes, qui compliquent les intégrations techniques.

• absence de soutien clair de la direction, freinant les projets et leur alignement stratégique.

Les leviers pratiques pour dépasser les freins humains

Pour générer un ROI rapide et mesurable, les entreprises doivent investir dans les talents IA. Cela passe par :

• formations ciblées (cybersécurité IA, gouvernance des données, machine learning) pour combler le déficit des compétences internes, actuellement ressenti par 72 % des organisations.

• recrutements stratégiques ou partenariats externes avec des centres de compétences (incubateurs, universités, fichers indépendants), pour accélérer la montée en charge.

• champion IA en interne, c’est‑à‑dire un sponsor exécutif garantissant le soutien de la direction, la priorisation des ressources et la cohérence avec la stratégie business.

• petits usages pilotes avant le déploiement global : par exemple automatiser un processus administratif simple ou améliorer un processus client, pour démontrer des gains concrets de productivité, puis scaler.

Ces actions, combinées, permettent de transformer les points durs humains en leviers concrets de création de valeur dès les premières étapes.

Mettre l’IA au cœur de la compétitivité belge : ROI et réactivité

Sur le plan financier, l’IA est perçue comme un puissant levier d’optimisation et de rentabilité, à condition qu’elle soit déployée efficacement.

• ROI mesurable : les initiatives d’IA à court terme (optimisation de la supply chain, automatisation de la facturation, insights client) permettent souvent de générer retours financiers en moins de 6 à 12 mois, tout en réduisant les coûts opérationnels.

• Anticiper les objections : coûts d’investissement, risques liés à l’AI Act européen (entrée en vigueur prévue pour 2026), ou encore gestion des données personnelles, doivent être traités via une démarche structurée (étude de risques, conformité, privacy by design).

• Urgence d’agir pour maintenir l’attractivité économique : sans investissements ciblés en compétences et infrastructures, la Belgique pourrait perdre du terrain en Europe, affaiblissant sa compétitivité.

• Mesurer et communiquer les succès : partager les gains internes (temps gagné, erreurs réduites, satisfaction client) est crucial pour convaincre les décideurs d’élargir les initiatives IA.

Une stratégie IA adaptée aux secteurs et à l’avenir

Certaines industries – industrie manufacturière, services, construction – affichent des rythmes d’adoption différents de l’IA, avec par exemple +52 % dans le manufacturier et +110 % dans la construction.

• Diagnostic sectoriel : chaque secteur a des priorités distinctes (efficacité opérationnelle pour la production, amélioration de l’expérience client pour les services). Une stratégie IA doit s’appuyer sur les cas d’usage les plus pertinents pour chaque secteur.

• Anticiper les transformations métier : l’IA change les profils recherchés. Ainsi, 23 % des entreprises s’attendent à une réduction d’effectifs, tandis que 30 % attendent une montée en compétences.

• Préparer l’avenir réglementaire : le cadre de l’AI Act impose des normes pour les usages à “haut risque”. Les entreprises doivent adopter dès maintenant des principes éthiques et de gouvernance robustes, pour ne pas subir les contraintes futures, mais au contraire gagner en confiance et en crédibilité.

  
  

En Belgique, l’IA progresse, mais la concrétisation d’un ROI durable et mesurable exige de surmonter deux défis clés : les compétences humaines et l’adaptation technique. Former les équipes, obtenir l’engagement de la direction, déployer des pilotes à impact rapide, et investir dans infrastructures sécurisées sont des étapes essentielles. Les entreprises qui agissent ainsi renforceront leur compétitivité, leur résilience et leur attractivité sur la scène européenne. La question est donc : qu’attendent les dirigeants pour bâtir dès maintenant leur avantage IA ?